mardi 22 décembre 2015

La pièce aux fantômes




Le temps des fêtes est toujours l’occasion de tomber dans la nostalgie, de repenser à nos erreurs du passé, de réfléchir au présent et rêver au future. Tout comme Ebenezer Scrooge, le vieillard radin des contes de Noël. Nous avons tous quelques squelettes dans le placard. Serions-nous prêt à les accueillir et de faire une rétrospection de notre vie en une nuit?!

À quelque jours de Noël, je suis toujours fébrile de voir ma famille. Comme, si immanquablement, je devais faire le bilan de ma vie et de devoir expliquer pourquoi à trente ans,  je suis célibataire et sans enfant. Que voulez-vous, j’ai fait un mauvais choix de vie… Je n’ai pas eu, cet appel viscéral de mon horloge biologique… Ni celui de  m’acheter cette magnifique petite maison aux volets bleus, qui avait cette charmante petite clôture blanche sur le terrain… Je n’ai pas trouvé cette pièce qui manquait à mon puzzle pour réussir ma vie de couple. Sté, celle qui permet de créer cette harmonie que l’on cherche désespérément pour projeter une sacrée belle image de l'amour. Pour moi, je l’ai tout simplement perdue… Probablement dans cette petite salle qui classe et tri les informations dans mon cerveau. Je l’ai bien enfuie pour ne pas blesser de nouveau mon cœur fragile… Oui j’ai aimé, c’est tellement beau l’amour! Mais je n’ai jamais eu cette incontestable sensation, que ça pouvait vraiment fonctionner… J’ai toujours eu peur de me laisser aimer et que par la suite, je sois délaissée… L’amour n’est pas ce qui nous fait du mal, mais c’est le sentiment d’abandon qui vient après, quand l’amour nous quitte… Je n’aime pas souffrir et la seule façon que j’ai trouvée pour ne pas me faire blesser de nouveau est de fuir mes sentiments. Lorsque je vois que tout devient sérieux, je prends mes jambes à mon cou et je me flex. En agissant de la sorte, j’ai probablement blessé beaucoup plus de gens, que j’ai su protéger mon cœur. Je me suis infligée le même mal que la personne que j'ai laissé et ce à chaque fois. J’ai accumulée les fantômes de ces amours perdus dans mon placard. Quand on me pose des questions sur ma vie amoureuse. J’entends les os de ces vieux squelettes enchainés claquer dans ma tête et ça me rend folle… J’ai décidé de prendre les devants cette année, couper les chaînes pour libérer ces malheureux souvenirs. Faire le ménage de mon placard. Afin d’y enfouir les plus beaux moments de ma vie. Ceux qui seront à venir. Je dois maintenant retrouver cette pièce du puzzle, celle qui me permettra de vivre de nouveau en harmonie avec l’amour. Je sais pertinemment, qu'elle n’est pas avec mes anciens copains. Alors, je dois commencer par aller visiter cette petite pièce fermée à clé, pour accéder à mes dossiers ;)

 Bon temps des fêtes tout le monde et vivez bien avec vos fantômes xxx

mardi 1 décembre 2015

 
 

Jour2

Le jour suivant, on me réveille avec la parade des infirmières! On prend mes signes vitaux, ma pression n’a aucunement descendu… Des prises sanguines, on me donne des perfusions d’antihypertenseurs pour réussir à me stabiliser et je reçois de la morphine pour atténuer la douleur que j’ai, suite à l’installation de mon cathéter. Je regarde autour de moi, plusieurs fils me retiennent dans mon lit. Un étrange sentiment de peur entremêlé de tristesse vient me déstabiliser. Je ne comprends pas encore ce qu’il m'arrive. Je me sens seule et désorientée. Ce qui me traverse l’esprit c’est : Est-ce que je vais m’en sortir?! Mes résultats arrivent… La dialyse n’a pas réussi à faire baisser le taux de créatinines. Il faut recommencer! Une autre séance de 4h est cédulée dans la journée.  En attendant, j’occupe mon esprit en appelant mes proches, je leur annonce mon entrée aux soins intensifs. Peu de temps après, ma chambre se rempli de visiteurs : mon père, la belle Manon, mon patron et même mon ancien copain. Je suis très heureuse de les voir et de bavarder avec eux, malgré le fait que je suis complètement exténuée de ma nuit. L’infirmière spécialisée en hémodialyse arrive pour mes traitements, mes visiteurs me quittent. Seul mon père reste avec moi pour le traitement. Il s’assoie à côté du lit, me prend la main et se contente de passer sa main dans mes cheveux. Je réussi à m’endormir grâce à lui. Plus tard, il  me réveille pour m’annoncer son départ. Je le remercie d’être venu me voir et je lui souhaite un bon retour à la maison. Je reste seule quelque temps. La tête commence à me tourner avec tous les pensées qui me traversent l’esprit. Ma peur s’estompe en voyant ma mère traverser la porte. Seule sa présence a su apaiser mes inquiétudes. J’admire dans ses yeux ténébreux, tout l’amour qu’elle me porte. Elle s’assoie sur le coin de mon lit en me déposant un sac remplit d’objets divers. J’y jette un coup d’œil, mais la seule chose qui m’importe, c’est sa rassurante présence. Elle m’enveloppe de ses bras. Elle sent tellement bon. C’est tellement plaisant de la voir. Nous profitons de la soirée pour discuter de tout et de rien. Juste avant son départ, elle me borde, m’embrasse et me promet de repasser le lendemain pour avoir plus de détails sur ma situation. À mon réveil, on recommence les tests pour vérifier s’il y a une progression dans mon état. On m’envoie passer des rayons X pour mes poumons. Je passe un test de résonance magnétique, pour voir si je serais atteinte d’un cancer. De retour à ma chambre, j’attends patiemment mes résultats. Je me perds dans mes pensées. Mes jambes me font souffrir, j’ai des horribles crampes dues à la dialyse. J’essaie de me lever et de faire quelques pas. Mes pieds sont soudés au plancher. Mes jambes sont lourdes. J’arrive de peine et de misère au lavabo. J’ouvre le robinet, je lave mon visage et je me brosse les dents. Je retourne me coucher, ce petit effort m’a paru comme un exploit. Mes résultats arrivent. Je n’ai presque plus d’eau sur mes poumons, aucun cancer, mais mes tests sanguins ne se sont pas améliorer. Je dois recommencer la dialyse et on me cédule un rendez-vous pour faire une biopsie rénale dans la semaine. Je dois donc rester aux soins intensifs. J’angoisse de ne pas savoir ce qu’il m’arrive et je suis déçue de devoir continuer les traitements. Je m’accroche au fait que je suis toujours vivante, que malgré tout ce qu’il y  a pu arriver depuis mon entrée à l’hôpital. Je rationnalise. Je me dis que je suis entre bonne main, que peu importe ce qu’il arrive, les médecins feront l’impossible pour trouver le mal qui me ronge et qu’ils ne me laisseront pas mourir en vain. Le courage me revient. Je me sens mieux. Je me sens prête à me battre.
 
(À suivre...)