Jour2
Le jour
suivant, on me réveille avec la parade des infirmières! On prend mes signes
vitaux, ma pression n’a aucunement descendu…
Des prises sanguines, on me donne des perfusions d’antihypertenseurs pour
réussir à me stabiliser et je reçois de la morphine pour atténuer la douleur
que j’ai, suite à l’installation de mon cathéter. Je regarde autour de moi,
plusieurs fils me retiennent dans mon lit. Un étrange sentiment de peur
entremêlé de tristesse vient me déstabiliser. Je ne comprends pas encore ce
qu’il m'arrive. Je me sens seule et désorientée. Ce qui me traverse
l’esprit c’est : Est-ce que je vais m’en sortir?! Mes résultats
arrivent… La dialyse n’a pas réussi à faire baisser le taux de créatinines. Il faut recommencer! Une autre séance de 4h est cédulée dans la
journée. En attendant, j’occupe mon
esprit en appelant mes proches, je leur annonce mon entrée aux soins
intensifs. Peu de temps après, ma chambre se rempli de visiteurs : mon
père, la belle Manon, mon patron et même mon ancien copain. Je suis très heureuse
de les voir et de bavarder avec eux, malgré le fait que je suis complètement exténuée
de ma nuit. L’infirmière spécialisée en hémodialyse arrive pour mes
traitements, mes visiteurs me quittent. Seul mon père reste avec moi pour le
traitement. Il s’assoie à côté du lit, me prend la main et se contente de
passer sa main dans mes cheveux. Je réussi à m’endormir grâce à lui. Plus tard, il me réveille pour m’annoncer son départ. Je le remercie d’être venu me voir et je lui souhaite un bon retour à la maison. Je reste
seule quelque temps. La tête commence à me tourner avec tous les pensées qui me
traversent l’esprit. Ma peur s’estompe en voyant ma mère traverser la porte.
Seule sa présence a su apaiser mes inquiétudes. J’admire dans ses yeux ténébreux,
tout l’amour qu’elle me porte. Elle s’assoie sur le coin de mon lit en me
déposant un sac remplit d’objets divers. J’y jette un coup d’œil, mais la seule
chose qui m’importe, c’est sa rassurante présence. Elle m’enveloppe de ses
bras. Elle sent tellement bon. C’est tellement plaisant de la voir. Nous
profitons de la soirée pour discuter de tout et de rien. Juste avant son
départ, elle me borde, m’embrasse et me promet de repasser le lendemain pour
avoir plus de détails sur ma situation. À mon réveil, on
recommence les tests pour vérifier s’il y a une progression dans mon état. On m’envoie passer des rayons X pour mes poumons. Je passe un test de
résonance magnétique, pour voir si je serais atteinte d’un cancer. De retour
à ma chambre, j’attends patiemment mes résultats. Je me perds dans mes pensées.
Mes jambes me font souffrir, j’ai des horribles crampes dues à la dialyse.
J’essaie de me lever et de faire quelques pas. Mes pieds sont soudés au
plancher. Mes jambes sont lourdes. J’arrive de peine et de misère au lavabo.
J’ouvre le robinet, je lave mon visage et je me brosse les dents. Je retourne
me coucher, ce petit effort m’a paru comme un exploit. Mes résultats arrivent. Je n’ai presque plus d’eau sur mes poumons, aucun cancer,
mais mes tests sanguins ne se sont pas améliorer. Je dois recommencer la
dialyse et on me cédule un rendez-vous pour faire une biopsie rénale dans la
semaine. Je dois donc rester aux soins intensifs. J’angoisse de ne pas savoir
ce qu’il m’arrive et je suis déçue de devoir continuer les traitements. Je
m’accroche au fait que je suis toujours vivante, que malgré tout ce qu’il y a pu
arriver depuis mon entrée à l’hôpital. Je rationnalise. Je me dis que je suis
entre bonne main, que peu importe ce qu’il arrive, les médecins feront
l’impossible pour trouver le mal qui me ronge et qu’ils ne me laisseront pas
mourir en vain. Le courage me revient. Je me sens mieux. Je me sens prête à me
battre.
(À suivre...)
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